Les villes sont en première ligne pour accueillir la majorité des personnes en migration mixte. Avec l'accélération de l'urbanisation, l'avenir des migrations sera de plus en plus déterminé par la manière dont les villes abordent la question des migrations. Dans le cadre d'un partenariat avec le Secrétariat du Processus de Rabat et le Centre International pour le Développement des Politiques Migratoires (ICMPD), le Centre des Migrations Mixtes (MMC) a publié des études de cas sur les migrations mixtes urbaines à Bamako et à Tunis.
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Les études de cas examinent le paysage politique et les dynamiques migratoires mixtes dans ces villes en étudiant les opportunités urbaines pour les réfugiés et les migrants, les risques auxquels ils peuvent être confrontés et l'impact de Covid-19. Elles font partie d'une série plus large, couvrant également Bogota, Kuala Lumpur et Nairobi.
Pour explorer ces questions, le MMC a utilisé une approche de méthodes mixtes, combinant des données quantitatives provenant de son projet de collecte de données, l'initiative du Mécanisme mixte de suivi des migrations (4Mi), et des données qualitatives grâce à des entretiens semi-structurés avec des informateurs clés ainsi qu'avec des réfugiés et des migrants.
Bamako: Étude de cas sur la migration mixte urbaine, novembre 2020
“Bamako n'est qu'un tremplin car je n'ai pas pu aller là où je voulais aller. Donc je me suis retrouvé coincé ici. Maintenant, je fais de mon mieux pour retourner à Dakar mais avec le coronavirus les routes et les lieux sont fermés [...].” – Femme libérienne, âge inconnu.
Bamako est avant tout une ville de transit, mais elle est aussi une destination en soi et une ville de retour. Un coût de la vie raisonnable est considéré comme facilitant l'épargne des migrants et des réfugiés. Les informateurs clés et les migrants interrogés ont tendance à mettre l'accent sur les risques socio-économiques auxquels sont confrontés les réfugiés et les migrants plutôt que sur les risques liés à la violence et à l'agression. Les migrants interrogés semblent trouver que l'aide est assez facilement disponible dans la ville. En ce qui concerne l'impact de la pandémie COVID-19, les données de 4Mi suggèrent que la perte de revenus est concentrée chez les femmes réfugiées et migrantes ; pour les données collectées à Bamako en juillet 2020, toutes les personnes interrogées ayant déclaré une perte de revenus étaient des femmes.
Tunis: Étude de cas sur la migration mixte urbaine, novembre 2020
“Venir à Tunis n'était pas vraiment un choix délibéré. C'était un choix parce que la personne que je connaissais m'avait parlé de ce qu'était Tunis. Mais il a menti un peu sur le salaire et sur le travail [...]". - Femme ivoirienne, âge inconnu
Pour les personnes originaires de plusieurs pays d'Afrique centrale et de l'Ouest, la Tunisie applique une politique d'entrée sans visa, qui accorde des visas touristiques pour 90 jours. Toutefois, pour ceux qui dépassent la durée de séjour autorisée ou qui sont en situation irrégulière, le gouvernement leur inflige une amende. Les risques sont localisés, et deux quartiers sont identifiés comme particulièrement dangereux, avec une multitude de dangers et d'abus de protection qui y sont signalés. Le genre, le pays d'origine et d'autres facteurs sociaux ont joué un rôle clé dans la détermination de la vulnérabilité. En outre, une majorité de réfugiés et de migrants dans le Grand Tunis ont perdu leur principale source de revenus pendant le confinement de COVID-19. Cela a conduit beaucoup d'entre eux à s'appuyer sur des mécanismes d'adaptation négatifs et a eu un effet multiplicateur sur les vulnérabilités de protection préexistantes.
Partenaires impliqués dans les études
Ces études ont été commandées et financées par le Ministère français de l'Europe et des Affaires étrangères dans le cadre d'un partenariat avec le Centre International pour le Développement des Politiques (ICMPD). Il s'agit d'un produit "labellisé Processus de Rabat" (dialogue intergouvernemental sur les migrations et le développement) développé en collaboration avec le MMC. Le MMC était responsable de la collecte des données et a rédigé ce rapport avec le soutien de l'ICMPD. Le Foreign, Commonwealth and Development Office (FCDO) britannique et le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) ont soutenu la collecte d'une partie des données sur lesquelles repose cette étude.